Dao Khanong (By the time it gets dark)

// Dao Khanong (By the time it gets dark)

Anocha Suwichakornpong // Thaïlande // 2016
// 105 min // Couleur // 1,85:1

Jaquette Dao Khanong (By the time it gets dark)

Ann, réalisatrice, s’installe dans un cottage paisible dans la campagne thaïlandaise avec Taew, écrivain et figure politique des années 70. Ensemble, elles débutent des séances d’entretien autour de la vie de Taew pour un projet de film. Nong oscille, elle, entre différents petits boulots, cherchant sa voie dans différents lieux de la Thaïlande contemporaine, entre prosaïsme et sacré. Deux acteurs - Tak et Peter - se croisent dans la vie et à l’écran. Les liens qui unissent ces individus sont ténus mais chacun, à sa manière, est pris dans le vertige du temps et de la mémoire : le passé politique de Taew qu’exhume Ann, elle-même soudainement hantée son enfance ; une histoire d’amour lointaine pour Peter ou encore les vies multiples de Nong. Face à cette circulation permanente des affects et des vies, le cinéma n’a pas d’autres choix que de changer plusieurs fois de peau.

Les mots de la réalisatrice

En juin 2014, la Thaïlande a été le théâtre d’un nouveau coup d’État. C’est le quatrième coup d’État de mon vivant. Le premier a eu lieu l’année de ma naissance, en 1976. Puis il y en a eu un autre quand j’avais quinze ans. Et encore un autre l’année de mes trente ans. Si l’on doit se fier aux statistiques, le prochain coup d’État aurait du se produire pour mes quarante-cinq ans. Mais nous savons tous qu’il vaut mieux ne pas faire confiance aux statistiques – au moins en Thaïlande. Et donc nous y voilà encore. Cette fois-ci, il est seulement arrivé plus tôt, et plus durement. Un vrai coup d’État. Le gouvernement militaire a commencé la répression de tous les mouvements et activités d’opposition au coup d’État. Universitaires, intellectuels et activistes ont été convoqués et même détenus dans les casernes militaires. Même le simple fait de lire 1984 d’Orwell ou de montrer en public le signe à trois doigts tiré du film hollywoodien Hunger Games peut vous faire arrêter. Une fois de plus, la Thaïlande est entrée dans une ère très sombre. J’écris alors que les informations du jour viennent d’annoncer que l’Union Européenne imposerait à partir de maintenant des sanctions à la Thaïlande, afin que mon pays restaure la démocratie. Et pourtant, en Thaïlande, il y a toujours des gens qui fêtent la victoire de l’armée. Jusqu’à ce que cela finisse. Comment ? je me le demande. Le cinéma ne peut pas nous sauver. Il peut guérir quelques âmes, mais pas toutes. Ce n’est pas un miroir. Ce n’est pas une arme. Ce n’est pas un outil d’éducation. Mais c’est un ami. Et en tant qu’ami, il est toujours de notre côté. Même dans les moments où on se retrouve de l’autre côté de l’histoire, il reste avec nous.

Anocha Suwichakornpong, Bangkok, 27 juin 2014.

Festivals

Compétition officielle Festival de Locarno 2016

Toronto International Film Festival 2016

Festival International du Film de Busan

Biographie

Anocha Suwichakorpong est née en 1976 en Thaïlande. Elle a vécu à Pattaya et une partie de son adolescence en Angleterre. Elle étudie le Cinéma à l’Université de Columbia de New York.

Elle en sort avec un film de fin d’étude Graceland qui est le premier court métrage thaïlandais sélectionné à Cannes en sélection officielle (Cinefondation). Elle fonde avec Soros Sukum, producteur des remarqués Eternity (2011, Sivaroj Kongsakul) et Wonderful Town (2007, Aditya Assarat), Electric Eel Films qui lui permet de  préparer son premier long métrage Mundane History. Mundane History est sélectionné dans plus de 40 festivals de Busan à La Rochelle. Il remporte le Tiger Award à Rotterdam en 2010. Jane Campion qui préside le jury du Festival de Mumbaï, lui remet le prix du meilleur réalisateur.
Le film sort en France le 8 janvier 2013 et est salué par la critique comme la révélation d’une cinéaste singulière.

Egalement productrice reconnue dans son pays, elle a produit avec Apichatpong Weerasethakul le premier film de Lee Chatametikool, leur monteur commun, Concrete Clouds ou les films de Wichanon Somumjarn (In April the following year there was a fire) remarqués au festival Entrevue(s) de Belfort ou de Rotterdam.

Filmographie

2012 : Overseas (CM) : Sélection officielle festival de Locarno 2012
2010 : Lunch (CM) : Festival de Rotterdam 2011
2009 : Mundane History (LM) : Festival international de Rotterdam 2010 // Tiger Award - Transilvania International Film Festival 2010 // Premier Prix  - Mumbai Film Festival 2010 // Meilleur Réalisatrice - New Horizons, Festival de Breslau 2010 // Grand Prix - Taipei Golden Horse Film Festival // Netpac Award - Pusan International Film International // New Currents Competition - Paris Cinéma // Sélection Officielle, en competition - Festival des 3 Continents, Nantes /// Sélection Officielle, hors competition - Festival du Film de La Rochelle // Sélection Ici et Ailleurs - Black Movie Festival, Genève // Sélection officielle -World Film Festival of Bangkok // Film d’ouverture - San Francisco International Asian American Film Festival – Seattle International Film Festival // Sélection - Edinburgh International Film Festival…

2008 : Like. Real. Love (CM)
2008 : Tree – Zero (CM)
2007 : Jai (CM)
2006 : Graceland (CM) : Festival de Cannes 2006, sélection officielle

Equipe du film

Scénario et réalisation : Anocha Suwichakorpong
Image : Ming Kai Leung
Son : Chawakorn Thongkua
Montage : Lee Chatametikool
Musique : Wuttipong Leetrakul

Actualité

 

SÉANCES SPÉCIALES 

 Le 28 mars, 20h, au Relfet Médicis (Paris). En présence de Lea Glob.

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  • Le 29 mars, 20h15, au Méliès. (Montreuil). En présence de Lea Glob et Apolonia Sokol.

 

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